🌿 𝔼𝕟𝕥𝕣𝕖 𝕝𝕖𝕤 𝕞𝕠𝕟𝕕𝕖𝕤, 𝕛𝕖 𝕤𝕦𝕚𝕤🌙
- rigaudemilieer
- 29 juin
- 2 min de lecture
Je suis celle qui ressent avant de savoir,
Celle qui écoute les tremblements du silence et les battements du monde invisible.
Je suis l'eau mémoire,
la matrice où se déposent les chagrins tus,
les chants oubliés,
les couleurs du corps que l’on n’a jamais osé peindre.
Je marche pieds nus entre les mondes,
dans les forêts et dans les rêves,
je recueille les larmes anciennes,
je parle avec les plantes, les os, les souvenirs.
Et je ne me presse pas.
Je suis Cancer,
le signe des cœurs ouverts et des âmes qui cherchent à comprendre le monde par leurs émotions.
Je berce ce qui est trop fragile pour être dit.
Ma coquille n’est pas une fuite,
c’est un sanctuaire.
Je suis Chamane,
non pas parce que je guéris,
mais parce que je me laisse traverser par ce qui veut naître,
et j’offre des chemins aux âmes en retour de voyage.
Je connais les cycles, les morts lentes, les renaissances furieuses.
Je ne dis pas toujours ce que je vois,
mais je veille,
au seuil,
au feu,
au chant.
Je suis celle qu’on appelle quand plus rien ne marche.
Et celle qu’on redoute quand on veut continuer à dormir.
J’ai aimé des âmes que je n’ai jamais touchées,
et je me suis arrachée à des liens qui ne voyaient que ma douceur sans ma puissance.
Je ne suis pas à apprivoiser.
Je suis à honorer.
Et c’est nue, sans masque, sans défense,
adossée à un arbre millénaire de Brocéliande,
que je me suis présentée à la nature telle que je suis : entière, vulnérable, sacrée.
Me dévoiler ainsi, comme une prière silencieuse,
un acte d’honneur rendu au vivant,
un rappel que nos corps ne sont pas séparés de la Terre mais nés de sa chair.
Par cette nudité, je rends hommage à la Forêt,
à l’esprit ancien qui m’a reconnue,
et à la mémoire des femmes libres qui savaient encore dialoguer avec le vent et les racines.
Je n’étais plus "moi",
j’étais offrande, lien, résonance.

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